Balade à Escaro le mercredi 3 mai 2023

Escaro-Aytua est un village situé au cœur du massif du Canigou. Il a longtemps vécu de l’exploitation de ses mines, tout d’abord de fer, jusqu’en 1962-63, puis du spath-fluor, jusqu’en 1992. En 1998, l’association Mémoire de la mine est créée dans le but de présenter le travail des mineurs et de faire revivre ce passé qui a tant marqué la commune.

Nous sommes arrivés devant le musée de la mine à Escaro à 10h, où nous attendait notre guide, membre de l’association et conseiller municipal. Il nous a montré les différents sites sur lesquels ont été exploités le fer dans des galeries souterraines, puis la fluorine, ainsi que le site du village d’Escaro d’amont, qui a été détruit en 1973 pour l’exploitation du spath à ciel ouvert.Il en reste un immense trou, entouré de plusieurs terrasses en étages. Quand elle fonctionnait, on creusait le sol à coup d’explosifs (la dynamite a été inventée au XIXème s. par Nobel) et on consolidait les galeries avec de grande quantité de bois, qu’il a fallu ensuite faire venir. En effet, au XIXème siècle, la forêt avait déjà disparu des montagnes environnantes à cause de l’usage domestique et des forges catalanes. On exploite le fer depuis la préhistoire. Avant le XIXème siècle, on exploitait les filons affleurant de fer et les galeries étaient courtes et peu profondes.  Les habitants du village, qui vivaient de la mine et de l’agriculture devaient à cette époque de développement économique, supporter le bruit assourdissant des explosions et la poussière. Notre promenade a duré environ deux heures et nous en avons profité aussi pour faire de la reconnaissance de plantes. En effet, les structures qui ont permis de transporter les matériaux sont maintenant largement recouvertes par la végétation. L’association procède chaque année à un nettoyage et débroussaillage. Notre guide nous a fait découvrir un plateau sur lequel on entreposait du spath et qui est utilisé maintenant pour faire paitre des troupeaux. Il y a aussi un projet de mettre des panneaux solaires pour alimenter en partie le village. On a vu  les ruines de la maison de l’ingénieur qui vivait à plein temps sur le site, bien isolée du reste du village. A l’issue de cette belle promenade mi- ombragée, nous avons partagé un repas convivial. Puis nous avons visité le musée de la mine avec notre guide, qui nous a bien expliqué la dureté de la vie des mineurs, les dangers et les plaisirs de ces personnes qui ont contribué au développement économique de notre pays et à notre bien-être. Il nous a montré un piano très original, à mi-chemin entre le piano et l’orgue de barbarie, qui pouvait jouer tout seul des airs déjà programmés. Il nous a sorti le petit train de la mine, celui dans lequel un conducteur-mineur a trouvé la mort. Nous avons tous eu une pensée émue pour lui. Nous avons vu aussi une petite reconstitution d’une galerie avec un mineur au travail.  Ce fut une journée bien remplie et une visite très intéressante pour comprendre notre histoire récente. Nous avons bien pu nous rendre compte des conséquences du développement industriel sur la nature et sur la santé des hommes. C’est une époque révolue, mais qui nous parle et nous concerne encore. Merci à Monsieur le guide pour sa patience et la clarté de ses explications.

Co-rédactrices

Lucette Quérol et Monique Bigorre-Joubert