LE PROGRAMME DE LA JOURNÉE
- Matin, Départ en covoiturage
- Visite guidée de la Cathédrale et des Halles

De style gothique rayonnant directement inspiré des grandes cathédrales du Nord de la France, la cathédrale St-Just-et-St-Pasteur se singularise par son unique chœur, dont les voûtes s’élèvent à plus de 40 mètres de haut.
Construite entre 1272 et 1340, elle est restée inachevée, les Consuls refusant en ces temps agités de détruire les remparts afin de poursuivre la construction. La chapelle axiale Notre Dame de Bethléem présente un retable du XIVème, en pierre polychrome. La salle du Trésor, également appelée salle acoustique, propose une riche et précieuse collection d’objets liturgiques, d’ivoires, d’orfèvreries et des tapisseries.
- Déjeuner au restaurant « Les 4 fontaines », 1 Place Albert Thomas

- Visite de la maison de Charles Trenet
Située au n°13 de l’avenue Charles Trenet, cette « maison aux volets verts » a vu naître le poète le 18 mai 1913. Elle fut le lieu d’éveil d’une vocation artistique exceptionnelle et d’un talent unique. En effet, « cette vieille baraque pleine de souvenirs et de nostalgie» était pour Charles Trenet, la source de toutes les inspirations. Ouverte au public depuis novembre 2000, la maison propose une scénographie audiovisuelle et interactive, elle invite le visiteur à découvrir des documents d’archives, des souvenirs personnels ; et plonge enfin le visiteur dans le jardin extraordinaire de Trenet.
LE REPORTAGE DE MONIQUE
Il est 8h30 précises. Tout le monde est là, 22 fidèles à l’horaire fixé. Nous avons rendez-vous avec NARBONNE et ses 2500 ans d’Histoire. La ville la plus peuplée du département.
Le programme de la journée, bien ficelé par Marie-Hélène et Manu nous a réservé de belles surprises.
D’abord nous avons rangé les voitures sur le parking du Théâtre et pris la navette gratuite qui nous conduisait en centre ville.
Lors d’une précédente visite organisée par LSR Aude, nous avions fait la connaissance de Christelle, guide de l’Office de Tourisme et nous avions souhaité la retrouver. Elle est LE guide de NARBONNE.
2500 ans d’Histoire, impossible en une demi-journée d’évoquer en détail les étapes depuis le Paléolithique jusqu’à nos jours. Des vestiges et des monuments témoignent de la richesse des lieux, de la vie religieuse très importante et de la vie politique depuis NARBONNE antique, NARBONNE romaine qui fit de la ville le deuxième port romain. Les marchands remontaient le Canal de la Robine (ancien lit de l’Aude) classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO (comme le Canal du Midi) et accostaient à La Nautique par l’Etang de Bages-Sigean.
Puis il y eut NARBONNE au Moyen-Age et une vie religieuse intense qui vit la construction de la cathédrale St-Just et St-Pasteur. Cet édifice est le 3ème en FRANCE 41 mères de hauteur sous voûte, après BEAUVAIS 48 m, et AMIENS et METZ 42 m, et symbolise la puissance de l’Archevêché et son rayonnement. A l’intérieur on découvre un orgue gigantesque 21 m de haut et 13 de large, ici tout est surdimensionné, les vitraux, les bas-reliefs, les arcs-boutants, le tout d’une très grande richesse.
A la sortie, nous avons sillonné le cœur de ville et ses hôtels particuliers haussmanniens, les rues pavées jusqu’à l’Horreum romain, seul monument visible ce jour. Il devait s’agir d’un entrepôt situé sous un marché. De longues galeries souterraines desservent des cellules de part et d’autre, à température constante de 16°, qui devaient servir de réserves. Le long de ces galeries on retrouve le savoir-faire romain dans la maîtrise architecturale et la pose des pavés de couleurs.
Un autre vestige très émouvant, c’est ce morceau de Via Domitienne qui reliait l’Espagne à l’Italie, conservé devant l’Hôtel de Ville bâti sur les plans néogothiques de VIOLLET LE DUC. On aperçoit les ornières creusées dans la pierre du chemin, au passage des roues des chars et des charettes romains.
Cette place de l’Hôtel de Ville, anciennement Place aux Herbes, recevait le marché de la ville, elle est aujourd’hui une zone piétonne cernée de bâtisses magnifiques aux terrasses ouvertes sur la chaussée, offertes aux passants et aux clients des nombreux cafés et restaurants. C’est un très beau lieu très animé. Près de l’Hôtel de Ville, accolé, on trouve le Palais de l’Archevêché et son imposant donjon. Nous avons emprunté le passage de l’Ancre, tout près, pour découvrir l’extérieur de l’habitation de l’Archevêque autour d’une cour imposante.
Après la photo traditionnelle sur les marches de l’Hôtel de Ville, nous avons pris le chemin des Halles, typique bâtiment de style Baltard, terminé en 1908, à l’architecture métallique, rénové en 1993 en intégrant la menuiserie aluminium et de nouveaux vitrages. C’est un des plus grands marchés couverts de FRANCE. Les murs sont recouverts de photos géantes représentant le peuple narbonnais, dans la vie courante, le siècle dernier.
A l’intérieur, 70 commerces de bouche, ici on vend du frais, fruits et légumes, viandes et poissons, et on y mange aussi.
« Chez Bebelle », ancien rugbyman, les pièces de viande à cuire emballées sont expédiées depuis le stand d’en face, façon remise en jeu de talonneur, au sifflet, après commande par haut-parleur. Endroit typique où il faut prendre son temps pour y déguster le tout fait maison.
Puis, à regret, nous avons quitté ce lieu coloré pour longer le Canal de la Robine, tout proche et arriver au restaurant « Les 4 Fontaines ». Sur une placette avec sa fontaine de belle taille, cet établissement a tout pour séduire : le site, l’accueil et la carte. Nous avons occupé tout l’étage et deux grandes tables. Le repas, d’excellente qualité a ravi tout le monde y compris les non-mangeurs de viande, dans une ambiance joyeuse, fenêtres ouvertes au soleil.
Une petite anecdote : lorsque je suis descendue pour régler l’addition du groupe, le maître des lieux m’a demandé si nous venions d’une Maison de retraite ??? Le malheureux ! Que n’avait-il pas dit ? J’aurais bien voulu lui dire que nous étions une équipe de foot mixte, titulaires et remplaçant-e-s mais, je pense qu’il ne m’aurait pas crue. Nous avons ri de sa méprise et surtout de sa gêne….. a posteriori. Pour un peu, je lui aurais proposé une adhésion d’office à LSR.
Nouveau départ, après le café, à pied, on longe à nouveau le Canal pour aller retrouver Charles TRENET, l’enfant du pays. Il fait chaud, 26 ou 27°. Nous y voilà. Grande maison, sur 3 niveaux, proche de la voie ferrée. Le grand-père de Ch.TRENET était tonnelier et avait acheté cette maison cossue qui a abrité le chanteur et ses parents. En rentrant dans les lieux, on ne peut ignorer ce que fut l’artiste pour la chanson française. Jacques BREL dira de lui « Sans lui, nous serions tous des experts-comptables ». De BRASSENS à Benjamin BIOLAY ou Jacques HIGELIN, nombreux sont les artistes à se réclamer du Narbonnais le plus célèbre.
Le rez-de-chaussée-salon, grande pièce contigüe à une entrée type vestibule, c’est là que se tient la « guichetière ». Au-dessus, 2 étages qui se ressemblent, petite pièce-bureau, chambre, cuisine et salle de bain, ce sont deux appartements séparés par un escalier. Et, surprise, au dernier niveau, du matériel de karaoké. On s’y est mises, en choeur « Douce France » surtout et on a beaucoup ri.
Partout dans la maison, des photos, certaines avec des anonymes que nous tentions d’identifier, d’autres avec le frère aîné Antoine, et surtout la mère. On avait tout de même l’impression de visiter l’intimité d’une famille et il y eut une petite gêne. Il y a une différence entre un musée où l’anonymat du lieu permet une certaine distance avec l’intimité des êtres, et là, on était chez quelqu’un dans son cadre de vie.
L’après-midi avançait et nous avons repris les rues de NARBONNE pour retrouver la navette qui nous ramenait à nos voitures.
Le retour vers PERPIGNAN nous permit d’évoquer tout ce que nous avions vu et apprécié surtout notre charmante guide, incollable et très agréable. Beaucoup, avant la rédaction de cet écrit, ont fait part de leur plaisir à partager cette journée, à découvrir un cœur de ville et ont reconnu être sous le charme de cette lumière sur la pierre qui témoigne de tant d’événements passés. Belle découverte et encore merci à Marie-Hélène et Manu pour l’organisation de cette superbe journée. On en redemande.
A bientôt, pour FONTFROIDE.
Monique LEROUGE. Sorède, 27/03/2019
